1 Introduction
Les murs les plus répandus pour la construction les monuments anciens sont des murs à double parements avec fourrure (three-leaf wall). La résistance et la rigidité de ces murs peut être notablement affaiblie par le vidage des maçonneries, c'est-à-dire par la disparition progressive du mortier de pose des parements et du mortier de hourdage de la fourrure. Il existe un moyen simple, et largement utilisé aujourd'hui, pour renforcer ces murs : les coulis d'injection. Le renforcement des maçonneries par coulinage est connu en France depuis le début du XXe siècle. Il consiste à injecter gravitairement ou sous basse pression un coulis afin de remplir les vides à l'intérieur des maçonneries. Accompagné d'autres interventions de régénération des maçonneries, il permet d'augmenter la résistance des maçonneries pour résister aux charges qui leur sont appliquées : poids propre, poussées des voûtes, forces sismiques etc. Les coulis peuvent être à base de ciment, de chaux hydraulique, de résines1 etc.. Nous verrons qu'ils doivent remplir des conditions de compatibilité pour pouvoir être injectables et efficaces pour l'obtention d'un renforcement effectif de la maçonnerie. Nous donnerons également quelques pistes pour aider à quantifier les effets du coulinage sur la résistance aux efforts statiques et dynamiques des murs à double parements avec fourrure. L'effet du coulinage est en effet plus complexe que le simple remplissage des vides.Fig 1: Mur à double parements avec fourrure ou blocage
Extrait du dictionnaire raisonné de l'architecture de Viollet-le-Duc
Source Wikicommons
Extrait du dictionnaire raisonné de l'architecture de Viollet-le-Duc
Source Wikicommons
2 Historique des injections de renforcement
Les coulis de ciment sont utilisés pour la construction (et non le renforcement) pour les murs de quai, les bajoyers d'écluses2 depuis la fin du XIXe siècle. Ils sont injectés sous pression lors de la construction pour éviter la formation de fissures verticales au niveau des joints des différentes phases de construction. Caméré expose dans les Annales des Ponts et Chaussées cette méthode utilisée pour la grande écluse de Port-Villez, terminée en 1892 (1900 [5]). Il note dans son article que la méthode d'injection de coulis de ciment pourrait être adaptée pour le renforcement des "massifs de maçonnerie en mauvais état". Le domaine d'utilisation des coulis s'étend progressivement au début du XXe siècle (voir par exemple leur utilisation pour les voûtes du métro - Suquet 1909 [19]), mais leur utilisation pour le renforcement des maçonneries existantes est peut-être restée dans un premier temps relativement confidentielle, puisque Froidevaux indique que cette technique de confortement est trouvée par des Services des Monuments Historiques vers 1920, et utilisée en particulier pour conforter une des piles de la tour de la cathédrale de Strasbourg (2001 [11]). Deloye mentionne cependant que le premier brevet pour le renfort des maçonneries par injection aurait été déposé quelques années plus tôt, en 1908 (1991 [9]). Les techniques d'injections évoluent dans les années 1970, avec l'abandon progressif des injections sous pression et du lavage préalable à l'eau. Les coulis à base de plâtre sont développés à la fin des années 1980 pour les maçonneries hourdés au plâtre (Garnier 1999 [12]). . Bouineau indique quelques repères historiques concernant l'évolution de la formulation des coulis entre 1975 et 1996 (voir Bouineau 1999 [3]).3 Formulation et compatibilité chimique
Il existe plusieurs types de coulis, qui peuvent être cataloguées suivant les liants utilisés. Ces liants sont :- le ciment
- la chaux hydraulique
- la chaux aérienne
- le plâtre
4 Compatibilité mécanique
Le coulis doit remplir un certain nombre de conditions pour pouvoir être mis en place. Il doit être suffisamment fluide pour permettre l'injection et avoir une durée de prise adaptée. Il doit de plus présenter un faible retrait et une bonne durabilité. Après la prise du coulis, ce dernier doit fournir un comportement le plus proche possible du mortier initial. Il est donc préférable d'avoir un module d'élasticité du coulis proche de celui du mortier d'origine. Les coulis à base de ciment présentent généralement des modules d'élasticité bien supérieurs aux mortiers médiévaux.5 Mise en œuvre
La mise en œuvre des coulis est détaillée dans un rapport technique paru en 2009 par Modena et al. [18]. Nous reprenons ici les indications de ce rapport, complétées d'informations complémentaires trouvées dans la littérature.5.1 Etapes successives du coulinage
Les étapes pour le coulinage sont les suivantes :- Lavage des parements du mur si possible (mais généralement cher, et inapplicable pour les maçonneries fortement dégradées).
- Création des trous pour le coulinage.
- Mouillage (ou lavage) avant injection, à travers les trous créés pour le coulinage. Ce mouillage nécessite des précautions, en raison des risques d'affaissement.. De Brandois et Babics indiquent que le lavage préalable à l'eau des maçonneries est réservée aux cas particuliers en France depuis les années 1980 (2006 [7]). Garnier indique la suppression du lavage de la fourrure à partir de 1975 (1999[12]).
- Coulinage, du bas vers le haut, par bandes horizontales de 1 mètre de haut environ.
5.2 Trous et maillage
Les trous pour l'injection font généralement entre 10 et 30mm de diamètre. Ils font entre 2/3 et 3/4 de l'épaisseur de la maçonnerie, sans toutefois s'approcher à moins de 10cm du parement opposé. Les valeurs recommandées dans la littérature sont comprises entre 2 et 20 trous d'injection par mètre carré, et dépendent de la typologie de la maçonnerie à traiter. En règle générale, il est plus favorable d'avoir un plus grand nombre de trous de petit diamètre, plutôt qu'un plus petit nombre de trous de grand diamètre. Modena et al. recommandent l'utilisation d'un maillage triangulaire équilatéral pour optimiser la diffusion du coulis dans la maçonnerie. Lorsque le mur est très épais, il est préférable de couliner le mur depuis les deux côtés pour assurer un bon remplissage. Une autre technique est mentionnée par Zvorikine (1968 [24]). Il proposait la mise en place d'un nombre réduit de rosettes en plâtre, contre lesquelles étaient appliqués les injecteurs.5.3 Injections gravitaire ou basse-pression
Les valeurs des pressions de coulinage indiquées dans la littérature actuelle sont comprises entre 0,1bar et 0,5bar. Il est recommandé de ne pas dépasser 1,5bar par Modena et al. (2009 [18]), ce qui correspond à un coulinage à basse-pression. On trouve également dans des publications plus anciennes des valeurs plus élevées (jusqu'à 4 bar dans Zvorikine 1968 [24]). Ces pressions peuvent conduire à des désordres pour les maçonneries endommagées, et elles ne semblent plus utilisées aujourd'hui. Les pressions d'injections utilisés lors des tests expérimentaux ne semblent pas indiquer de différence dans les résultats (Mazzon 2010 [15, p.34]). Dans le cas des confortations de maçonneries anciennes fortement endommagées, il est préférable de recourir à un coulinage gravitaire : le coulis est introduit dans des trous forés à 45o avec l'horizontale, et il pénètre dans les maçonneries seulement sous l'effet de la gravité, sans nécessiter l'utilisation d'une pompe. Il est difficile de cibler avec précision les zones injectées, en raison de la fluidité des coulis. Froidevaux indique que les coulis peuvent parcourir 15 à 18 mètres à travers les maçonneries (Froidevaux 2001 [11]).6 Effets du coulinage sur les murs à double parements avec fourrure
6.1 Contexte
Les effets du coulinage ont été établis par des essais expérimentaux, décrits dans la littérature, et pour lesquels on trouve des synthèses dans Mazzon 2010 [15] et Vintzileou 2007 [23]. Ces essais ont été conduits sur des panneaux en maçonneries, correspondant à trois types de modèles :- Modèle non renforcé (non couliné) ; UnReinforced Model (URM)
- Modèle réparé ; Repaired Model (RM) - injection de réparation
- Modèle renforcé ; Strengthened Model (SM) - injection préventive
6.2 Augmentation de la masse du mur
L'effet le plus immédiat du coulinage est l'augmentation de la masse du mur, suite au remplissage des vides. Cette augmentation varie suivant l'importance des vides avant coulinage, l'efficacité du coulinage, et dans une moindre mesure suivant la masse volumique du coulis ayant fait prise. A titre d'exemple, la masse (ou volume) injectée par rapport au volume total du mur est :- égale à 10% (en masse) dans les expériences menées par Mazzon (2010 [15]), et comprise entre 10 et 12% (en volume) dans les études citées par Mazzon ;
- comprise entre 10 et 15% (en volume) dans les expériences menées par Valluzzi et al. (2004 [21]) ;
- supérieure à 16% (en volume) dans le cas du confortement du Pont-Royal à Paris (Bustamante et al. 1990 [4]).
- jusqu'à 5% (en volume), selon Feilden 2003 [10]
- Libages ordinaires 9,0% (en volume)
- Assises ordinaires de 30 à 50cm de hauteur 7,5% (en volume)
- Assises ordinaires de 50 à 80cm de hauteur 6,5% (en volume)
- Parpaings et assises de 25 à 30cm d'appareil 8,0% (en volume)
6.3 Amélioration des capacités portantes
Fonctionnement d'un mur à deux parements en maçonnerie fourrée La résistance d'un mur en maçonnerie fourrée est généralement limitée par des mécanismes de ruine globaux, qui conduisent à la ruine avant que soit atteinte la résistance limite des éléments constitutifs (pierres, brique etc.). Ces mécanismes sont la séparation des parements (separation of layers) et les désordres hors-plan (out-of-plane damages) comme par exemple le bouffement. Les expériences montrent que les injections de coulis permettent de retarder l'apparition de ces mécanismes, et ainsi d'augmenter la résistance du mur, à la fois sous chargement statique et sous chargement dynamique (séisme). Cette augmentation est principalement due au fait que le coulis améliore la liaison entre les deux parements du mur, retardant ainsi leur flambement et l'apparition de bouffements qui conduisent rapidement à la rupture. Résistance et rigidité en compression La résistance à la compression des murs utilisés pour les expériences augmente en moyenne de 30% après coulinage sur l'ensemble des résultats d'expériences réunis par Mazzon (2010 [15]). Dans le meilleur des cas, la résistance a même été doublée. Il y a en général d'un écart de 30% entre les meilleurs et les moins bons résultats d'une même série d'expériences à paramètres fixés (Vintzileou 2007 [23]). La quantification du renforcement suite au coulinage ne peut donc pas être connu avec exactitude. La rigidité des murs augmente elle aussi suite au coulinage, sans excéder 1,6 fois la rigidité du mur non couliné. Les expériences indiquent que le ratio avant / après coulinage pour la rigidité est toujours inférieur à celui pour la résistance : on améliore moins la rigidité que la résistance grâce au coulinage. La résistance des coulis a une influence très limitée sur la résistance du mur injecté. Vintzileou indique (2007 [23]) que l'augmentation de la résistance du coulis n'a une influence que jusqu'à 10MPa. Hors les coulis jusqu'à cette valeur sont les coulis à faible teneur en ciment (0% à 50% en masse). Les coulis comprenant une quantité plus importante de ciment n'améliorent donc pas la résistance du mur. A contrario, plus le coulis est résistant, plus l'augmentation de la rigidité du mur injecté est importante, ce qui peut être problématique dans le cas où seule une partie de l'édifice est coulinée (création de points durs). Pour les coulis à faible teneur en ciment , Vintzileou donne (2007 [23]) la formule suivante pour estimer le gain en résistance fourni par le coulinage : \begin{align} \fwci=\fwco (1+1.25\frac{\Vi}{\Vw}\frac{\sqrt{\fgrc}}{\fwco})\text{ et } \GRd=1.35 \end{align} où :- $\fwci $ : résistance à la compression du mur après coulinage
- $\fwco $ : résistance à la compression du mur avant coulinage
- $\fgrc $ : résistance à la compression du coulis
- $\Vi $ : volume du remplissage
- $\Vw $ : volume du mur complet
- $\GRd $ : coefficient de sécurité, pour passer de la valeur caractéristique à la valeur de calcul
7 Quantification de l'effet du coulinage
Nous avons vu ci-dessus que les coulinages augmentaient la masse des maçonneries en remplissant les vides. Cette simple opération peut avoir un effet bénéfique sur la stabilité des murs gouttereaux et contreforts reprenant des poussées de voûtes, puisque leur capacité à reprendre des efforts horizontaux est directement liée à leur poids. La réciproque est vraie : le vidage des maçonneries peut avoir un effet néfaste sur la stabilité des structures. Nous allons le montrer sur un exemple. Considérons une voûte en plein cintre reposant sur deux murs. Dans la situation initiale, le poids volumique de la voûte et des murs vaut 2000kg/m3. En choisissant comme poussée de la voûte la poussée minimale $H=\Hmin $ permettant d'obtenir à un coefficient de sécurité de 2.0 pour les joints de la voûte, on trouve (pour cet exemple), un coefficient de sécurité de 2,27 en pied de mur. Considérons maintenant que le vidage des maçonneries ne touche que les murs : la masse volumique de la voûte ne change pas, et nous diminuons la masse volumique des murs de 10%. La poussée $H=\Hmin $ choisie ci-dessus donne encore un coefficient de sécurité de 2.0 pour la voûte, mais on trouve alors un coefficient de sécurité de 2,10 en pied de mur, soit une diminution de 7% du coefficient de sécurité du mur. Pour cet exemple, le vidage des maçonneries des murs conduit donc à une diminution de la sécurité globale de la voûte.Fig 3: Ligne des pressions avant vidage des maçonneries
poussée telle que coefficient de sécurité voûte = 2.0
poussée telle que coefficient de sécurité voûte = 2.0
8 Conclusion
Les coulis d'injection font partie des interventions dont l'efficacité est prouvée pour le traitement des désordres provoqués par le vidage des maçonneries. Ils permettent également d'améliorer la résistance sismique des monuments anciens, comme l'indiquent les études récentes (Mazzon 2010 [15]), et font partie des interventions proposées par les normes européennes (eurocode 8 - Modena et al. 2009 [17]). De nouvelles formulations de coulis, à faible teneur en ciment, ou à base de chaux, ont montré leur meilleure adéquation avec les monuments anciens par rapport aux coulis à base de ciment (Vintzileou 2007 [23]). Cependant l'opération de coulinage n'est pas réversible, et nécessite une formulation précise du coulis à injecter afin d'obtenir une compatibilité chimique et mécanique avec les maçonneries existantes.Article mis en ligne le : 07/10/2012.
Révisé le : 17/07/2013.
Bibliographie
- [1]
- P. BARRé et L. BARRé : Memento de l'architecte et de l'entrepreneur. Théorie pratique et législation du bâtiment. E. Bernard, Paris, 1896. URL http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58247805.
- [2]
- A. BOUINEAU : Renforcement des maçonneries par injection de coulis. Icomos Information, (3), juil. 1986. URL http://www.icomos.org/en/archives-news-newsletters/81-english-categories/what-we-do/381-icomos-information-1984-1990.
- [3]
- A. BOUINEAU : Le renforcement des maçonneries anciennes à l'aide de coulis d'injection. Paris - Musée des arts et traditions populaires, déc. 1999. Section française de l'ICOMOS.
- [4]
- M. BUSTAMANTE, J.-P. GADRET et C. MARQUE : Confortement par injection d'une arche du pont Royal à Paris. Bulletin de liaison du Laboratoire des Ponts et Chaussées, (166): 21-31, 1990.
- [5]
- CAMéRé : Note sur l'emploi d'injections de ciment à l'air comprimé dans les maçonneries, terrains de fondations, etc. Annales des ponts et chaussées, p. 408-419, 1900. URL http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34348188q/date.
- [6]
- J. CLAUDEL et L. LAROQUE : Pratique de l'art de construire - Maçonnerie. Carilian-Goeury et V. Dalmont, Paris, 1850. URL http://www.google.fr/books?id=zygOb89Ro1MC.
- [7]
- P. de BRANDOIS et F. BABICS : Manuel de sensibilisation à la restauration de la maçonnerie. Rap. tech., Direction de l'Architecture et du Patrimoine, juin 2006. URL http://www.culture.gouv.fr/culture/organisation/dapa/pdf/maconnerie2006.pdf.
- [8]
- H. de LéPINAY et P.-Y. CAILLAULT : Le mariage impossible des maconneries montées au plâtre et des coulis de ciment. In La consolidation dans les maçonneries anciennes : les coulis d'injection. ICOMOS, déc. 1999. URL http://www.bancon.fr/neauphle/nof-0-ix.htm.
- [9]
- F.-X. DELOYE : Perte de résistance des mortiers, des bétons et des pierres dans les ouvrages et les monuments anciens. Bulletin de liaison du Laboratoire des Ponts et Chaussées, (175): 55-58, 1991.
- [10]
- B. M. FEILDEN : Conservation of historic buildings. Architectural Press, Burlington, MA, 3e édn, 2003.
- [11]
- Y.-M. FROIDEVAUX : Techniques de l'architecture ancienne : construction et restauration. Pierre Mardaga, Sprimont (Belgique), 4e édn, 2001.
- [12]
- D. GARNIER : Confortation des maçonneries anciennes et amélioration de leur étanchéité. Paris - Musée des arts et traditions populaires, déc. 1999. Section française de l'ICOMOS.
- [13]
- A. KALAGRI, A. MILTIADOU-FEZANS et E. VINTZILEOU : Design and evaluation of hydraulic lime grouts for the strengthening of stone masonry historic structures. Materials and Structures, 43(8): 1135-1146, jan. 2010.
- [14]
- G. KOCH PAQUIER : Remplissage par injection sous pression des maçonneries du mur nord de l'église Saint-Nicolas de Bargème (83). Paris - Musée des arts et traditions populaires, déc. 1999. Section française de l'ICOMOS.
- [15]
- N. MAZZON : Infuence of Grout Injection on the Dynamic Behaviour of Stone Masonry Buildings. Thesis, Università degli Studi di Padova, Padova, 2010. URL http://paduaresearch.cab.unipd.it/2640/.
- [16]
- A. MILTIADOU-FEZANS, J.-L. DURVILLE, F. MARTINEAU, E. MASSIEU et J.-J. SERRANO : Etude mécanique de mélanges cailloux-mortier - influence de l'injection de coulis. Bulletin de liaison du Laboratoire des Ponts et Chaussées, (183): 75-84, 1993.
- [17]
- C. MODENA, F. CASARIN, F. da PORTO, E. GARBIN, N. MAZZON, M. MUNARI, M. PANIZZA et M. R. VALLUZZI : Structural Interventions on Historical Masonry Buildings: Review of Eurocode 8 Provisions in the Light of the Italian Experience. In Proc. of the Workshop "Eurocode 8 perspectives from the Italian Standpoint", 2009. URL http://www.reluis.it.
- [18]
- C. MODENA, M. R. VALLUZZI, F. DA PORTO et N. MAZZON : Structural Strengthening using Grout Injection. Rap. tech. 3b.4-UR07-7, Università degli Studi di Padova, 2009.
- [19]
- L. SUQUET : Note sur les injections de coulis de ciment dans les maçonneries. Annales des ponts et chaussées, p. 37-45, 1909. URL http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34348188q/date.
- [20]
- E.-E. TOUMBAKARI et D. VAN GEMERT : Lime-pozzolana-cement injection grouts for the repair and strengthening of three-leaf masonry structures. In 4th Int. Symp. : Conservation of Monuments in the Mediterrenean, Rhodos, 1997.
- [21]
- M. R. VALLUZZI, F. DA PORTO et C. MODENA : Behavior and modeling of strengthened three-leaf stone masonry walls. Materials and Structures, 37(3): 184-192, 2004.
- [22]
- D. VAN GEMERT, S. IGNOUL, E.-E. TOUMBAKARI, K. VAN BALEN et F. VAN RICKSTAL : Structural Consolidation and Strengthening of Masonry: Historical Overview and Evolution. In VI International Conference Materials Science and Restoration, Karlsruhe, Germany, 2003. URL https://bwk.kuleuven.be/mat/publications/internationalconference/2003-vangemert-structural-msr.pdf.
- [23]
- E. N. VINTZILEOU : Grouting of three-leaf masonry: experimental results and prediction of mechanical properties. Evoluzione nella sperimentazione per le costruzioni, p. 171-190, 2007.
- [24]
- N. ZVORIKINE : Consolidation des monuments d'architecture par injection dans les maçonneries. Monumentum, 2: 74-81, 1968. URL http://www.international.icomos.org/monumentum/vol2/.